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Article: Histoire d'un village artisanal de rotin le plus traditionnel de Hanoi

History of One Most Traditional Rattan Craft Village in Hanoi - Rowabi

Histoire d'un village artisanal de rotin le plus traditionnel de Hanoi

Situé dans la commune de Phu Nghia, district de Chuong My, à 27 kilomètres au sud-ouest de Hanoï, le village artisanal de tissage de bambou et de rotin de Phu Vinh est surnommé « le pays du rotin » pour ses produits artisanaux décoratifs et utilitaires bien connus.
Personne ne sait exactement quand les premiers produits en bambou et en rotin du village ont été fabriqués, mais on pense que son artisanat de tissage du rotin et du bambou remonte à environ 400 ans. Dans le village, alors appelé Phu Hoa Trang, il existait une grande colline qui abritait un grand troupeau de cigognes blanches. Afin de profiter des belles plumes de cigogne, les villageois les utilisaient pour tisser des chapeaux. Au début, ils offraient ces chapeaux comme cadeaux à leurs amis et à leurs proches, puis les revendaient aux personnes vivant à proximité. Lorsque la demande a augmenté et que les réserves de plumes de cigogne se sont épuisées, les villageois ont commencé à utiliser des matériaux souples et flexibles comme des herbes, des cordes de bambou et de rotin pour fabriquer des ustensiles ménagers tels que des assiettes, des plateaux, des tamis, des paniers et des boîtes, entre autres.
Les techniques de tissage ont été transmises de génération en génération et le travail des villageois de Phu Hoa Trang est devenu de mieux en mieux. En 1800, le nom du village fut changé en Phu Vinh. Sous le règne du roi Thanh Thai (1889-1907), 10e roi de la dynastie des Nguyen, neuf artisans expérimentés du tissage du bambou et du rotin du village de Phu Vinh ont reçu des titres honorifiques des mains du roi. De nos jours, en matière de tissage de bambou et de rotin, personne ne connaît le grand nom de l'artisan Nguyen Van Khieu (1905-1983) du village de Phu Vinh, qui a réussi à tisser un portrait du défunt président Ho Chi Minh. à partir de cordes en rotin. "Le tissage du bambou et du rotin est vraiment difficile et vous n'êtes considéré comme un succès que lorsque vous pouvez fabriquer des produits pleins d'âme", a déclaré un jour Khieu.


Les gens du village se rassemblent pour une journée de travail

Le village de Phu Vinh est célèbre pour ses magnifiques objets en bambou et en rotin aux designs et formes différents. Les produits vont des articles ménagers aux ornements, en passant par les colliers, les bracelets et les boucles d'oreilles ; des meubles tels que des canapés, des étagères, des tabourets, des abat-jour, des cadres photo, des vases à fleurs et des stores ; et les objets décoratifs qui nécessitent une dextérité manuelle comme la calligraphie, les portraits et les statues d'animaux.
Il n'est pas facile de créer de beaux objets artisanaux à partir de bandes de bambou ou d'écheveaux de rotin, mais il est beaucoup plus difficile de les utiliser pour tisser un portrait de manière à mettre en valeur le style et la posture du modèle. Les peintres peuvent utiliser sept couleurs primaires pour une peinture tandis que les tisserands de rotin n'ont que du noir et du blanc pour leurs œuvres d'art.
« La particularité des produits du village de Phu Vinh réside non seulement dans les compétences et les techniques, mais aussi dans les lignes de tressage spéciales, sophistiquées et méticuleuses. Il existe certains motifs de tressage de fleurs qui ne peuvent être réalisés que par les villageois de Phu Vinh », a déclaré Nguyen Van Tinh, le fils du regretté artisan Nguyen Van Khieu.
La fabrication d'objets en bambou et en rotin, qu'ils soient relativement simples ou sophistiqués, doit passer par les mêmes étapes de collecte, de traitement et de préparation des matériaux jusqu'à l'étape finale du tissage.
Le processus de préparation du bambou est un peu différent de celui du rotin.
Pour le bambou, des artisans expérimentés savent classer les vieux et les jeunes bambous. Ils varient en épaisseur, flexibilité et longueur. Les vieux bambous peuvent être utilisés pour fabriquer des bordures et des cadres, tandis que les jeunes peuvent être utilisés pour fabriquer des attelles. Après la récolte, les tisserands mettent à sécher des morceaux de bambou soigneusement choisis. Ils font ensuite tremper les chaumes de bambou dans une solution spéciale pendant environ 10 jours pour prévenir les termites. Passé le temps mentionné, les artisans les sortent du réservoir, coupent les bosses, éliminent la couche verte la plus externe du bambou, lissent la surface du bambou en appliquant du papier de verre pour brûler toutes les marques et rayures et les sèchent soigneusement. Pour créer des objets en bambou brun clair ou brun foncé, ils doivent faire griller des tiges de bambou complètement séchées avec des pailles ou des feuilles de bambou dans un four fermé. Après avoir été redressées, ces chaumes de bambou sont coupées en barres d'une largeur comprise entre deux et cinq centimètres ou divisées en bandes plus fines, idéales pour la fabrication de produits en bambou. L'épaisseur et la taille des bandes dépendent des exigences des produits. De nos jours, les tisserands de Phu Vinh tissent parfois les chaumes de bambou et leurs produits avec une seule couche de peinture non seulement pour les colorer, mais aussi pour s'assurer qu'ils résistent à l'humidité et sont exempts de moisissures et d'insectes. Les machines sont également utilisées pour fendre et lisser de petits tubes ou bandes.

Joyeuse dame au tissage

Pour fabriquer des articles en rotin, il est idéal de récolter des rotins lorsqu'ils mesurent environ trois mètres de haut. Dans le processus de préparation du rotin, le fendage, le grillage et le séchage des cannes en rotin sont considérés comme des étapes importantes. Pour commencer le processus, les artisans doivent redresser les cannes en rotin. Comme les entre-nœuds du rotin varient en longueur et en épaisseur selon les plantes de la même espèce, ils utilisent des couteaux tranchants pour décoller la peau épineuse externe des tiges, enlever les nœuds et les couper en morceaux de trois mètres. Ces morceaux sont ensuite divisés en fins rayons ou écheveaux. Les écheveaux épais sont utilisés pour tisser les bords des produits, tandis que les écheveaux fins sont utilisés pour créer des fleurs sur les produits en rotin. En réalité, une petite canne en rotin est souvent divisée en quatre ou six écheveaux tandis qu'une plus grosse est divisée en sept ou neuf écheveaux. Après cela, les artisans utilisent des couteaux pointus pour tailler et polir ces écheveaux et les faire sécher. Le rotin perdra sa couleur ivoire brillante s'il est mouillé et perdra sa fraîcheur s'il est trop séché. Après séchage, les écheveaux de rotin sont grillés dans un four fermé. Leur couleur changera s'il y a trop ou moins de fumée. Les villageois de Phu Vinh ont une manière particulière de colorer leurs produits. Ils font bouillir de l'eau avec des feuilles de suif chinois (Triadica sebifera) et trempent des écheveaux de rotin dans la solution pour créer une couche de couleur pour leurs produits qui ne se décolore pas pendant 40 ans.
Une fois les étapes mentionnées ci-dessus terminées, les bandes de bambou et les écheveaux de rotin sont prêts à être tissés. Il existe différentes techniques qui peuvent être utilisées pour réaliser une œuvre. Pour fabriquer un meuble, la technique d'assemblage est utilisée pour combiner différentes parties d'un meuble afin de former un produit tandis que la technique de tissage est appliquée en fonction du cadre.
Des techniques de tissage telles que le roulage, les techniques de tressage de fleurs et de fleurs entrelacées peuvent être utilisées pour fabriquer des produits en bambou et en rotin. Les résultats varient en épaisseur et en rigidité. Pour créer des motifs de tissage classiques et ordinaires, les artisans peuvent également utiliser des techniques de tissage par-dessus et dessous, de tissage double, de tissage par paires et de tissage à triple torsion. Le but et la forme des produits détermineront les techniques à utiliser par les tisserands.
Pour terminer la dernière étape du processus, les tisserands polissent leurs produits tissés à la main et peuvent les colorer selon les demandes de leurs clients.
Avec des centaines de ménages engagés dans le tissage du bambou et du rotin, Phu Vinh est devenue une destination idéale pour ceux qui souhaitent explorer les villages artisanaux et qui aiment les produits en bambou et en rotin.

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